Le dioxyde de titane dans l’alimentation : pour l’Europe, c’est non !

Publié le 28/07/2022

L’interdiction du dioxyde de titane sous la forme de son additif alimentaire E171 s’applique au niveau de l’Union européenne le 7 août 2022. La fin de son utilisation dans la production agro-alimentaire fait suite à l’apparition de sérieuses interrogations quant à sa nocivité. La CFDT se réjouit de voir une de ses revendications reprise par la Commission et vous explique ici les enjeux autour du dioxyde de titane.

Le dioxyde de titane : nanomatériau très controversé

Utilisé depuis les années 80 en tant qu’additif alimentaire en raison de ses propriétés blanchissantes (en particulier dans les yaourts), le dioxyde de titane est aujourd’hui un nanomatériau particulièrement présent dans notre alimentation. Dans les années 2010, de plus en plus de scientifiques ont mis en évidence les risques qu’il pose pour la santé publique. Leurs études ont eu une première incidence : le classement comme substance cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer.

 

Retrouvez notre article explicatif autour des nanotechnologies et leurs enjeux dans à la fin de ce texte.

 

La voie vers le 7 août 2022

En 2018 à travers la loi « Egalim », la France suspend la mise sur le marché de l’additif E171 et des produits en contenant. Cette suspension d’abord temporaire, est reconduite depuis. L’Agence européenne de sécurité alimentaire rend un avis le 6 mai 2021 dans lequel elle conclut ne plus pouvoir considérer comme sûr le dioxyde de titane en tant qu’additif alimentaire, en particulier du fait de sa capacité à endommager le matériel génétique des cellules. C’est à partir de cet avis et après négociations avec les acteurs, dont la CFDT favorable au retrait de l’E171 du marché, que la Commission européenne publie un règlement actant l’arrêt de la production. Ce règlement est publié le 18 janvier 2022 pour une entrée en vigueur le 7 août 2022. Il interdit alors la production de denrées alimentaires contenant l’additif décrié et la mise sur le marché de nouveaux produits le contenant. Les produits actuellement sur le marché ne seront retirés qu’après expiration de leur date de péremption ou leur limite de durabilité.

Désormais, la question doit se poser de l’interdiction du dioxyde de titane dans les cosmétiques et médicaments qui en contiennent. La CFDT espère que cette décision de l’Union européenne fera jurisprudence : ce qui n’est pas accepté dans notre alimentation doit être remis en question dans le reste de nos consommations.

La CFDT se réjouit de voir l’une de ses anciennes revendications entendue. Elle restera vigilante à la mise en place effective du règlement et attentive aux éventuelles fraudes. Sur les nanotechnologies comme ailleurs, la CFDT reste du côté de la science, de la santé publique, des consommateurs, des travailleurs et des travailleuses.

Elle aspire désormais à de plus amples discussions quant aux nanotechnologies restant sur le marché et sera au rendez-vous pour y faire entendre les voix du monde du travail.

 

Clés de lecture

Dioxyde de titane : Il s’agit d’un nanomatériau utilisé comme additif dans les cosmétiques, les médicaments et l’alimentation. Il possède des propriétés anti-UV et blanchissantes, mais est classé comme cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer.

UE : L’Union européenne est une organisation politique et économique de 26 pays. Ces pays délèguent une partie de leur souveraineté à ses institutions sur une variété de sujets.

Commission européenne : Il s’agit de l’organe exécutif de l’Union européenne. Elle est dirigée par une présidente ou un président choisi.e par les États membres.

Egalim : Cette loi doit son nom aux États Généraux de l’ALIMentation lancés en 2017. Son objectif annoncé est d’avancer vers une alimentation plus saine et plus transparente pour le consommateur.