Inégalités de genre, crise climatique et transition écologique

Publié le 14/03/2023 (mis à jour le 30/03/2023)

Les femmes sont plus impactées par les conséquences dévastatrices des changements climatiques et de la perte de la biodiversité. Un constat qui interpelle, d’autant plus que les femmes sont pourtant des actrices majeures de la transition écologique, tout en étant moins associées que les hommes aux décisions environnementales et climatiques. Le CESE s'est saisi de cette question et a voté l'avis en mars 2023. Ci-après, la déclaration qu'elle a prononcé avec le groupe Santé & Citoyenneté : 

genre climat

Malgré les différentes alertes et avancées réalisées, les inégalités entre les femmes et les hommes restent importantes. Les femmes ne sont pas épargnées par la crise climatique, bien au contraire. Les désastres climatiques touchent prioritairement les populations exposées au cumul des inégalités et, du fait de leurs rôles prédéfinis dans la société, les femmes et les filles sont au premier rang. Ce constat est développé dans le rapport très fourni auquel le présent avis s’adosse. Pour les groupes CFDT et Santé & Citoyenneté, il donne des clés pour agir en proposant des solutions pragmatiques et opérationnelles, citant les organisations, actrices et acteurs concernés, et un calendrier de mise en œuvre.

La combinaison des inégalités de genre, de la crise climatique et de la transition écologique représente l’un des plus grands défis de notre époque. Face au décalage important entre les intentions et les actes, les préconisations de cet avis proposent de faire de la France un modèle de l’intégration du genre :

  • En obtenant des données sexospécifiques et ventilées par sexe,
  • En identifiant les comportements différenciés des femmes et des hommes (production et consommation) pour diffuser les bonnes pratiques,
  • En renforçant la recherche en santé-environnement pour mieux prendre en compte la dimension genrée, notamment sur les exposomes,
  • En développant notre diplomatie féministe en matière de politiques environnementales et de développement durable,
  • En engageant l’intégration croisée des politiques de réduction des inégalités liées au genre et des politiques environnementales nationales et locales,
  • En intégrant la dimension genrée dans les budgets, la fiscalité, la planification environnementale et les études d’impacts,
  • En généralisant dans tous les espaces du dialogue social l’intégration du genre dans les informations débattues dans le cadre des attributions environnementales (comités sociaux et économiques (CSE), comités sociaux d’administration (CSA), comités sociaux territoriaux et comités sociaux d’établissements),
  • En déconstruisant les stéréotypes de genre et en s’assurant que les formations initiale et continue intègrent les questions d’inégalité de genre sur les thématiques liées à l’environnement et veillent à renforcer la mixité des métiers,
  • En garantissant la place des femmes dans la transition écologique,
  • En initiant des espaces et techniques de participation plus favorables aux femmes dans l’objectif d’un débat démocratique plus inclusif.

A l’heure où il serait illusoire de continuer à penser que la transition écologique peut ignorer la lutte contre les inégalités de genre, nos groupes saluent la mobilisation de la société civile organisée sur ces sujets majeurs et l’encouragent à s’y investir pleinement. Introduire de la mixité et de l’égalité dans la lutte contre les dérèglements climatiques est réaliste, incontournable et indispensable : les groupes, Santé & Citoyenneté et CFDT, ont voté cet avis.