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La CFDT : une histoire du syndicalisme

Publié le 25/11/2012 (mis à jour le 19/07/2022)

Les dates qui ont marqué l’histoire de la CFDT et du syndicalisme français.

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2023 « 64 ans, c’est non ! » La CFDT s’oppose à la réforme des retraites

La CFDT s’oppose au recul de l’âge légal de départ en retraite qui est une réforme injuste, injustifiée et brutale. Une mobilisation sans précédent fait
descendre des millions de Français et de Françaises dans la rue pendant les 14 manifestations. Malgré tout, le gouvernement reste sourd à la mobilisation nationale et fait passer en force sa réforme. La CFDT a cependant réussi à arracher certaines avancées dont l’augmentation du minimum contributif, l’amélioration de la prise en compte de la pénibilité, le maintien du dispositif « carrières longues » ou encore la mise en place de la retraite anticipée dans les fonctions publiques.


2022 La CFDT obtient l’extension de la complémentaire santé obligatoire aux trois versants de la fonction publique

Fonction publique d’État, fonction publique territoriale, et fonction publique hospitalière. Voir : 2016.


2021 Allongement du congé paternité à 28 jours

Cette revendication historique de la CFDT est une avancée sociale majeure pour toutes les formes de parentalité. L’enjeu de l’égalité entre les femmes et les hommes passe par une meilleure coparentalité, une meilleure répartition des tâches, et une meilleure reconnaissance, dans la société comme dans les entreprises, de la responsabilité et de l’engagement des pères.


2020 La CFDT aux côtés des travailleurs et travailleuses pendant la crise du Covid

Dans un contexte de crise mondiale inédite, confinement ou non, la CFDT reste mobilisée pour accompagner les travailleurs et travailleuses, et porter ses revendications pour que personne ne reste sur le bord de la route dans cette période complexe.
La CFDT réagit très rapidement et obtient des mesures pour protéger les travailleurs et travailleuses sur leur lieu de travail, pour préserver leur emploi et maintenir leur rémunération. En savoir plus sur les acquis de la CFDT pendant la crise Covid.


2018 La CFDT devient le premier syndicat français
Suite aux élections professionnelles, la CFDT devient le syndicat le plus représentatif de l’ensemble public et privé, récompensant à une année près 100 ans de syndicalisme au plus près des revendications et des attentes des salarié•es. Elle était déjà premier syndicat en nombre d’adhérentes et d’adhérents et premier syndicat du secteur privé depuis 2017.


2016 Mise en place de la complémentaire santé obligatoire pour les salarié•es du privé, pris en charge au minimum à 50% par l’employeur.
Au 1er janvier 2016 est entrée en vigueur cette mesure de l’accord de 2013 qui a permis :
- un meilleur accès aux soins pour les salarié•es,
- des prestations de soins plus avantageuses grâce au contrat collectif négocié,
- la possibilité de progresser professionnellement en changeant d’entreprise,
sans craindre de perdre sa couverture santé.
(En 2022, la CFDT obtient la mise en place progressive de la complémentaire santé aux trois versants de la Fonction publique).


2013 La CFDT signe l’accord Sécurisation de l’emploi

La CFDT obtient, notamment, la création du CPF (compte personnel de formation) qui permet au salarié•es de se former tout au long de leur vie professionnelle, y compris en changeant d’entreprise.


2008 La CFDT signe l’accord Modernisation du marché du travail

La CFDT obtient de nouvelles garanties pour sécuriser les parcours professionnels : certains droits, comme le droit à la mutuelle d’entreprise ou à la formation, deviennent transférables après un licenciement.

2006 La CFDT s'oppose au Contrat première embauche (CPE)
En 2006, la CFDT s’oppose vivement au « Contrat première embauche » (CPE). Son implication dans ce mouvement unitaire est un des éléments majeurs qui ont fait reculer le pouvoir exécutif et retirer le projet. L’année suivante, la loi de « Modernisation du dialogue social » reprend la revendication CFDT d’une négociation interprofessionnelle préalable aux modifications du Code du travail.


2003 La CFDT obtient le dispositif « carrières longues »
dans la réforme des retraites

L’engagement de la CFDT, porté par François Chérèque, permet à 600 000 salarié•es qui ont commencé à travailler tôt de partir à la retraite avant 60 ans.


1997 La CFDT négocie l’application des 35 heures dans les entreprises
Revendication phare de la CFDT depuis les années 70, les 35h sont adoptées par le gouvernement Jospin. Après avoir pesé pour qu’elles soient synonymes de création d’emplois, la CFDT s’implique pour négocier au mieux leur mise en oeuvre dans les entreprises.

1995 La CFDT soutient la réforme de la Sécurité sociale

Cette réforme maintient la logique d’un système solidaire par une meilleure maîtrise du système de soins et un élargissement de son financement à tous les revenus.

1982 La CFDT contribue à l’élaboration des lois Auroux sur le dialogue social

Inspirées des propositions de la CFDT, les lois Auroux représentent des avancées significatives pour la défense des droits des salarié•es et modifient fortement le droit du travail :
- interdiction de toute discrimination,
- obligation de négocier des accords collectifs sur les salaires, sur la durée et l’organisation du travail, sur l’égalité femmes-hommes,
- développement des institutions représentatives du personnel et création d'un droit d’expression des salarié•es sur les conditions de travail,
- création du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

1979 "Le recentrage" - La CFDT défend son autonomie d’action et de décision

La CFDT se recentre sur sa mission d’organisation syndicale pour mieux faire face aux mutations de la société : mondialisation, modification de l’appareil productif, restructurations et forte progression du chômage.


1974 La CFDT adhère à la Confédération européenne des syndicats (CES)

Soucieuse de participer ecacement à la consolidation de la paix, la CFTC se prononce dès les années 50 pour la réalisation d’une Europe unie. La Confédération européenne des syndicats, outil de l’action syndicale au niveau européen, est créée en 1973. L’année suivante, la CFDT y adhère.

1968 La CFDT obtient la reconnaissance des sections syndicales d’entreprise

Comparant son combat pour la démocratie à celui des salarié•es en entreprise, la CFDT soutient dès le 6 mai la grève étudiante. Elle obtient la reconnaissance du syndicalisme d’entreprise lors des négociations de Grenelle. Une conquête fondamentale puisqu’elle est à l’origine de la création des sections syndicales d’entreprise.

1964 La CFTC devient CFDT

L’évolution vers un syndicalisme laïc se concrétise : le 6 novembre, la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) devient la Confédération française démocratique du travail (CFDT) avec 70 % des mandats. L’actuelle CFTC est issue de la minorité ayant refusé ce résultat démocratique.

1958-1962 Le syndicalisme démocratique et la guerre d’Algérie
Dès 1955, lorsque l’état d’urgence en Algérie est voté, la CFTC affirme son soutien au peuple algérien. En 1958 la CFTC rappelle le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, elle se prononce pour l’autodétermination et pour la paix en Algérie ainsi que contre toute atteinte à la démocratie en métropole. A partir de 1960, elle noue des liens avec l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) afin de l’assister dans son combat pour l’indépendance. Ces événements conduit à une prise de conscience majeure : le syndicalisme ne peut se désintéresser de la politique dès lors que la démocratie et les droits de l’homme sont en danger ; leur respect est la condition de l’existence d’un syndicalisme indépendant.

 

1940-1944 La CFTC dans la Résistance
En 1940, le gouvernement de Vichy décide de la dissolution des confédérations syndicales. Les trois principaux dirigeants de la CFTC, avec neuf homologues CGT publient « le manifeste des douze » le 15 novembre 1940, première expression de la résistance syndicale. De nombreux responsables et militants CFTC participent. Gaston Tessier, premier secrétaire général de la CFTC en 1919, est membre du CNR (Conseil national de la résistance). Un comité d’entente CGT-CFTC lance, en août 1944, l’ordre de grève générale insurrectionnelle et participe à la Libération. Au sortir de la guerre, la CFTC est reconnue comme une organisation représentative aux côtés de la CGT.

 

1936 le choix du Front Populaire
En mai 1936, la CFTC affirme lors de son congrès le bien-fondé des revendications des salarié•es et engage ses adhérentes et adhérents à participer au mouvement. La CFTC double ses effectifs de 200 000 début 1936, le nombre d’adhérents atteint 400 000 fin 1938. De nouveaux militants issus de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) apportent du sang neuf. L’adhésion du Sgen (Syndicat Général de l’Éducation Nationale) sans référence chrétienne dans ses statuts, est un vecteur de changements ultérieurs.


1919 Naissance de la CFTC
La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) voit le jour en novembre. S’inspirant de la doctrine sociale de l’Eglise, elle s’organise sur des bases de solidarité et de défense des intérêts des travailleurs et travailleuses contre le libéralisme économique.

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

  • Michel BRANCIARD, Histoire de la CFDT : soixante-dix ans d'action syndicale, Paris, La Découverte, 1990, 366 p.
  • Edmond MAIRE, L'Esprit libre, Paris, Le Seuil, 1999, 252 p.
  • Edmond MAIRE, Nouvelles frontières pour le syndicalisme, Paris, Syros, 1987, 201 p.
  • Nicole NOTAT, HAMON Hervé, Je voudrais vous dire, Paris, Points-Le Seuil, 1997, 215 p.
  • François CHEREQUE, Carole BARJON, Si on me cherche, Paris, Albin Michel, 2008.